Par Mera Aladam, le 23 octobre 2025
Ces remarques suivent l'adoption d'un projet de loi d'annexion de la Cisjordanie, mesure susceptible d'exacerber les tensions avec le Golfe.
Le ministre des Finances israélien d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré jeudi qu'Israël doit rejeter tout accord de normalisation avec l' Arabie saoudite en échange d'un État palestinien.
"Si l'Arabie saoudite conditionne la normalisation avec la création d'un État palestinien, alors non merci, les amis",
a déclaré M. Smotrich lors d'une conférence organisée par l'Institut Tzomet, répondant à une question sur les relations avec l'Arabie saoudite
"Continuez à chevaucher vos chameaux dans le désert saoudien. Nous continuerons à développer notre économie, notre société et notre État avec toutes les grandes compétences que nous savons mettre en œuvre".
Cette déclaration intervient alors que le Parlement israélien a adopté en première lecture un projet de loi visant à annexer la Cisjordanie occupée, une initiative critiquée par le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le parti a déclaré que l'adoption du projet de loi constitue une tentative destinée à embarrasser le gouvernement alors que le vice-président américain JD Vance est en visite dans le pays, la qualifiant de
"provocation visant à nuire à nos relations avec les États-Unis et aux grandes réalisations d'Israël dans la campagne" à Gaza.
À propos du vote de la Knesset sur l'annexion de la Cisjordanie, M. Vance a déclaré :
"S'il s'agissait d'un coup politique, c'était un coup politique particulièrement stupide, et je le prends personnellement comme une insulte... La politique de l'administration Trump est que la Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël. Nous ne dérogerons pas à cette politique".
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich avant une conférence de presse près de la colonie de Maale Adumim, dans un corridor terrestre connu sous le nom de E1, en Cisjordanie occupée, le 14 août 2025 (© AFP/Menahem)
Le projet de loi, qui devra être voté trois fois à la Knesset avant d'entrer en vigueur, a été présenté par Avi Maoz, chef du parti d'extrême droite Noam.
Israël a menacé à plusieurs reprises d'annexer la Cisjordanie depuis le début de sa guerre contre Gaza, mais ces avertissements se sont intensifiés à mesure que de plus en plus de pays ont officiellement reconnu l'État de Palestine avant l'Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Ces menaces ont choqué l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont déclaré que toute tentative d'annexion d'une partie de la Cisjordanie par Israël constituera une "ligne rouge" pour les États du Golfe.
Lana Nusseibeh, ministre adjointe des Affaires politiques des Émirats arabes unis et envoyée du ministre des Affaires étrangères, a déclaré à Reuters en septembre que l'annexion de la Cisjordanie compromettrait gravement "la vision et l'esprit" des accords d'Abraham, et mettrait fin au processus d'intégration régionale.
Le média israélien Channel 12 a rapporté le 22 septembre que l'Arabie saoudite a envoyé un message à Israël avertissant que toute annexion aura "des conséquences majeures dans tous les domaines", sans préciser lesquelles.
L'un des principaux objectifs de la politique étrangère de l'administration Trump au Moyen-Orient visait à faire adhérer l'Arabie saoudite aux accords d'Abraham. Le royaume a toutefois rejeté ces offres, insistant sur la nécessité de créer un État palestinien préalable à toute normalisation.
L'année dernière, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza.
Traduit par Spirit of Free Speech